La capoeira est née du désir d’émancipation des esclaves importés sur le sol brésilien pour travailler dans les plantations de cannes à sucre et les mines. Exploités, maltraités, ces esclaves se réunissaient dans les clairières durant leurs moments de repos. Alors qu’il leur était interdit de pratiquer leur culture et leur religion, ils ont créé une technique de combat dansé, destinée à allier combat et danses traditionnelles, tout en masquant l’aspect combatif. Les instruments de musique permettaient aux esclaves, lorsqu’une patrouille approchait, de transformer leur entraînement au combat en un spectacle théâtrale. Les esclaves ont ainsi créé la capoeira. Et c’est en utilisant leur corps comme une arme, que la capoeira leur a permis de se défendre des mauvais traitements et de l’oppression imposés par les esclavagistes.
En 1932, ce fut Mestre Bimba a ouvrir la première académie à Salvador de Bahia en créant la Capoeira Régionale. En 1941 Vincente Ferreira Pastinha « Mestre Pastinha » développe le style Capoeira Angola, traditionnel, afin de conserver l’héritage africain en ouvrant un Centre à Libertade. Seront ainsi présents jusqu’à maintenant deux courants de Capoeira.

Plus qu’un art martial ou une danse, la Capoeira est un art de vivre et une philosophie qui ne se laisse pas cataloguer facilement. Unique en son genre elle allie la musique, le chant, l’adrénaline de la lutte et l’excitation du jeu. Ponctuée de rituels, c’est l’art de l’improvisation par excellence. La capoeira est à la fois un jeu, une danse, une lutte, une musique, un sport. Elle développe force, agilité, souplesse, discipline, maîtrise de soi et coordination. Véritable expression de la culture brésilienne, la capoeira permet de travailler individuellement, de travailler à deux, mais surtout de travailler en groupe à travers la roda.

La « roda »

La Capoeira est avant tout un jeu, on ne parle ni de danseurs ni de combattants mais de joueurs. Au travers d’un vocabulaire et d’une gestuelle précise, chacun propose, feint et répond sans cesse à l’autre, créant et réinventant, lors d’une confrontation musicale dans l’espace de la ronde (la « roda » en portugais). Un groupe où chacun trouve sa place : hommes, femmes, enfants…du jeune capoeiriste au plus ancien. La capoeira se joue au centre d’un cercle, appelé la roda, formé par les autres capoeiristes. Le rythme des instruments et les chants vont transcender et orchestrer la cadence du jeu. Un jeu au cours duquel les capoeiristes vont rivaliser d’adresse et de malice. Il n’y aura aucun vainqueur, à la fin on se sert la main, heureux de ce moment passé. Sans la roda , il n’y a pas de jeu. C’est l’énergie de la roda échangée entre le chanteur, les instruments, le chœur, la frappe des mains qui fait la roda. Il est plus facile de bien jouer quand l’énergie de la roda est bonne.

Le baptême

Le baptême est une cérémonie festive instituée par Mestre Bimba dans la Capoeira Régionale. C’est au cours du baptême que l’apprenti capoeiriste va être présenté à ses pairs, à des Maîtres et à d’autres professeurs; tous invités spécialement pour cet évènement. Au cours de cette cérémonie symbolique, le novice devra jouer avec un capoeiriste confirmé et montrer tout ce qu’il a appris. Désormais devenu un capoeiriste reconnu, il devra se comporter comme tel, c’est à dire rester humble, conserver en toute circonstance le respect des plus anciens qui lui ont permis d’en arriver là, mais aussi de ses camarades d’entraînement sans qui tout progrès est impossible. Il recevra une corde de couleur qui matérialisera sa progression. C’est aussi lors de cette occasion que les maîtres décideront pour les élèves capoeiristes qui ont déjà été baptisés, de leur attribuer une nouvelle corde de couleur ou pas. L’élévation en grade du pratiquant ne dépend pas uniquement de son jeu, de sa technique, et de ses qualités physiques, mais aussi de son comportement envers les autres, envers les débutants comme les confirmés, le respect étant de mise, de sa participation aux chants et à la musique et pour les cordes élevées, de la connaissance de l’histoire de la capoeira, des anciens maîtres, et des fondements de l’art de la capoeira.

Les mouvements

La base de la capoeira est la Ginga. Elle est ce que les gammes sont au musicien. Un capoeiriste, quelque soit son niveau, s’exerce à améliorer sa Ginga. C’est de la Ginga que partent tout les coups. Malgré son aspect simple elle ne doit en aucun cas être mécanique, mais toujours souple, tonique et vivante. c’est de la qualité de la Ginga que peut naître la qualité du jeu du capoeiriste.
Ensuite il y a les mouvements d’attaque : leur fonction est de toucher l’adversaire, une partie spécifique de notre corps touche une autre partie spécifique du corps de notre adversaire.
Puis il y a les mouvements d’esquive : la première chose que le capoeiriste doit apprendre après la ginga, c’est à esquiver. C’est avant tout un art de l’esquive fondé sur la ruse, les feintes et la surprise. Le capoeiriste expérimenté anticipe l’attaque, il l’esquive, contre attaque, transforme le mouvement, on trouve par exemple les esquives suivantes : Cocorinha, Esquiva de frente, Resistecia, Rolê…
Les mouvements déséquilibrants permettent de faire perdre l’équilibre de l’adversaire ou même de le faire tomber.
Les mouvements acrobatiques permettent d’arriver à une maîtrise de plus en plus grande de soi. Ils sont normalement difficiles à exécuter et nécessite beaucoup de travail personnel L’aspect acrobatique et créatif de la capoeira en fait un art très complet où chacun trouve une façon de s’exprimer.
Quelques mouvements de base animés  ici  et ici

La musique dans la capoeira

La musique est un aspect essentiel de la Capoeira, et fait partie intégrante de son histoire. La musique est très reconnaissable car les instruments de musique utilisés sont particuliers à la Capoeira. La musique est la plupart du temps accompagnée par des chants qui racontent des parties de l’histoire de la Capoeira. Les thèmes principaux tournent autour des maîtres et des légendes qui s’y rapportent. Les chants de Capoeira appelés « Chula » sont donc le moyen de transmettre l’histoire et l’esprit de cette pratique. Le rythme et le chant influent directement le jeu au centre de la Roda.

Les instruments ont également une place importante dans la roda, voici les principaux :

BERIMBAU
Le berimbau est un symbole de la capoeira. C’est lui qui dirige la roda, qui détermine le jeu, en fonction des différentes rythmes. Il ponctue les actions dans la roda, pour commencer la roda, pour l’interrompre, pour interrompre un jeu… Le berimbau instaure un dialogue entre la roda et les joueurs, et entre le chanteur et le chœur formé par la ronda.
ATABAQUE
L’atabaque est un long tambour à peau. Il apporte le son de basse dans l’orchestre. On le joue à pleine main pour obtenir des notes claquées ou toniques. Il existe plusieurs tailles d’atabaque. Plus l’Instrument est petit, plus les notes obtenues sont aiguës.
PANDEIRO
C’est un petit tambour sur cadre recouvert d’une peau fine. De petites cymbalettes sont disposées sur le bord de l’instrument. On le tient d’une main et on réalise avec l’autre main différentes notes en fonction de la position de la main. Les claquements alternent avec les notes toniques et un mouvement particulier du poignet associé avec l’utilisation des doigt permet d’obtenir une rythmique très spécifique qui soutient le rythme principal.
Des sites en Français
www.ginganago.org
super lien pour connaître les différentes écoles en France et au Brésil
www.capoeira-infos.org
Un excellent site sur la capoeira et son histoire. Beaucoup de références et d’articles, présentation de nombreux mestres et personnages légendaires de la capoeira…
› à Paris : www.capoeira-palmares.fr
› à Lyon : http://coresvivas.free.fr Cores Vivas do Brasil
› à Montpellier : http://www.capoeira-palmares.fr
› Association Senzala : site de mestre Sorriso :
› Comme nous ne pouvons pas citer toutes les académies de France et de Navarre : Capoeira-France est un bon site portail en français sur la capoeira, avec toutes les académies et cours répertoriés par département : http://www.capoeira-france.com
› au Canada
› en Guyane
En Anglais
› à New York :
Capoeira mestre Lincoln
Capoeira professeur Bayano
en Floride :
›pour toute l’Europe : un site portail européen de toutes les académies classées par pays.